Rêves et citron

Il y a quelques semaines, j’ai reçu de mon amie Françoise un cadeau d’anniversaire (ou de Noël) en retard pour cause de covid, un livre intitulé Dreams and nightmares in art therapy The dream of the jaguar. C’est un livre très spécial parce que ce fameux rêve du jaguar, un rêve que Françoise a fait, a inspiré Johanne Hamel à l’écrire. Je ne l’ai pas encore lu, sauf l’extrait du rêve de Françoise. Je l’ai lu parce qu’une autre amie a fait un rêve de jaguar il y a quelques semaines et qu’elle m’a raconté son rêve. J’étais vraiment très, très curieuse d’en connaître une signification, ou d’avoir au moins une piste d’interprétation possible. Et la semaine dernière, j’ai moi-même rêvé d’un grand félin, une lionne pour ma part qui tenait mon poignet dans sa gueule sans que je sois en mesure de me libérer, mais sans non plus qu’elle serre les crocs au point de me le sectionner… Dans le livre Dreams and nightmares, Johanne Hamel donne des méthodes d’analyse (j’ai d’ailleurs envie d’utiliser le terme compréhension comme une belle contagion venant de la maîtrise où on comprend et interprète plutôt qu’analyser nos données, qui peuvent d’ailleurs être des rêves) et se base sur de nombreux rêves faits par ses étudiant.es et ses client.es. Toutes ces histoires de grands chats oniriques m’ont donné envie de débuter un journal de rêves. Ce que j’ai fait ce matin. En plus c’est la nouvelle lune, le meilleur moment pour commencer de nouveaux projets. Je suis bien curieuse de savoir où ça va me mener!

Et dans la dernière semaine, j’ai oscillé entre profonde farniente (on pourrait aussi parler de procrastination) et dur travail de rédaction. Écrire ma problématique c’était de la petite bière! Je me doutais que la rédaction de cette deuxième partie serait pas mal plus exigeante, mais là, j’ai sérieusement l’impression que mon cerveau est un citron que je presse pour en extraire la moindre goutte. Et le pire, c’est que c’est moi qui s’inflige cette pseudo-torture… Il faut effectivement inclure un chapitre sur notre cadre théorique et parler de notre méthodologie, mais j’ai décidé d’y aller à fond la caisse et de parler de TOUT. Le chapitre de mon Univers théorique comprend trois parties: l’épistémologie de la maîtrise en étude de pratique en première personne, la méthodologie et ce que j’appelle les concepts transversaux… ce qui me donne 17 parties réparties dans ces trois sous-chapitres. Je baigne dans la théorie, tout en essayant de mettre en lumière ce que cette théorie et ces méthodes ont de spécifique et en quoi elles touchent particulièrement ma recherche. J’écris une page par jour, deux dans les très bonnes journées. Et le pire (le mieux en fait) de tout ça, c’est que j’ai du plaisir. Quand j’arrive à écrire un paragraphe qui exprime bien l’idée que j’en ai sans défigurer la chose en soi, tout en y intégrant une chouette citation d’une autrice ou d’un auteur que j’ai lu avec plaisir, c’est un sentiment de joie et de réalisation qui s’installe et qui dure des heures!

Je me faisais la réflexion que mon journal de rêves sera sans doute le premier jalon de récolte de données de mon éventuel doctorat.