S’adapter

J’observe les oiseaux par la fenêtre de ma chambre. Ils sont si près que je pourrais presque les toucher. Je suis impressionnée à chaque fois par leur résilience. Survivre aux grands froids tout comme aux grandes chaleurs alors qu’ils sont si petits.

Comment vivre? (pas seulement « Comment vivre avec? » qui est pour moi l’équivalent de survivre). Avec la maladie il y a un effet de dépouillement qui s’enclenche. Il reste l’essentiel. Du moins, c’est l’effet que ça me fait. J’imagine que pour d’autres personnes malades les choses peuvent se passer différemment. L’essentiel pour moi à ce jour ce sont mes relations avec le vivant: mon chum, ma famille, mes ami.es, ma chatte; ma relation avec la nature: les oiseaux, les arbres et les fleurs, la lumières du soleil si puissante en ce milieu d’hiver; le travail intellectuel: lire, des essais, des romans policiers, de science-fiction, des romans historiques; la maîtrise avec ses questionnements et ses obligations qui me gardent les pieds sur terre et la tête libre de réfléchir.

Il y a quelques semaines, j’aurais aussi écrit la bouffe! Mais il y a quelques semaines j’ai subi une petite intervention aux grandes répercussions. J’ai dû changer complètement mon alimentation. De végétalienne anti-spéciste convaincue, j’ai été obligée par la force des choses à réintégrer les œufs et le fromage. L’intervention m’oblige à adopter un régime sans fibre. Donc terminé noix, légumineuses et la très, très grande majorité des fruits et des légumes.

La maladie oblige à la réflexion et à l’adaptation au jour le jour.

  • L’oiseau est une femelle vacher à tête brune.

8 réponses à “S’adapter”

  1. ChèreCaroline, encore un texte fort touchant! Je ne savais pas que tu avais dû transformer à ce point ton alimentation. C’est en effet très drastique, encore plus pour toi qui était végan. J’espère que tu arrives tout de même à manger santé et qu’il te reste suffisamment de végétaux dans ta diète pour avoir ta ration de vitamines, antioxydants et minéraux. Mais j’imagine qu’il faut ce qu’il faut et que tes médecins t’ont guidés pour le mieux. Je suis de tout coeur avec toi! Comme les oiseaux qui font avec l’hiver, tu fais avec la maladie et tu continues pourtant de rayonner et inspirer autour de toi, comme tu l’as toujours fait. Tu es une artiste qui tisse ses étoffes à partir du vivant qui t’entoure et c’est magique! Ma poupée que tu as conçue veille chaque nuit sur mon sommeil et me rappelle combien tu sais aussi donner vie à la matière, avec tes petites mains de sorcière créatrice. Je t’aime gros mon amie!

    • Merci chère Ginette! Malheureusement les médecins n’ont pas été de grand conseil pour ce qui est de ma nouvelle diète. Il a fallu que je fasse pas mal de recherche sur internet pour arriver à trouver ce que je pouvais manger. En fait ce que je peux manger c’est à peu près l’équivalent de la diète qu’on suit avant une coloscopie. C’est pas mal beige. Je dirais que mon âme est encore végane, mais je mange des œufs et du fromage… Je t’aime gros aussi mon amie ❤

  2. Chère Caroline, j’aime beaucoup ta pensée, ton cheminement… « le dépouillement » je comprends tellement… je pense que quand la mort nous frôle, toutes les petites futilité inutiles sont rejetées (pour moi, en tout cas) pour rester avec ce qu’il y a de plus pur. La vérité, la sincérité, la simplicité… c’est ce que j’ai vécu quand j’ai passé proche de perdre la fille. Plus rien d’autre n’avait d’importance. Puis le temps est passé (et le danger aussi) et j’ai oublié. Merci de me le rappeler, car c’est durant cette période, que j’ai vécu les moments les plus intenses de ma vie.

    • Chère Chantale ❤ Pour être intense, c'est intense. D'un certain côté tous les jours se suivent et se ressemblent, mais de l'autre, chaque jour apporte son lot de grandes beautés et parfois de grand désarroi. C'est toute une aventure…

  3. L’hiver, je remplis la mangeoire une fois par semaine. J’aime les oiseaux… Les regarder trouver leur pitance fait du bien…

    L’été, je ne donne rien sinon de l’eau à boire ou pour prendre un bain. Un système d’arrosage démarre automatiquement à tous les matins. Un tuyau fait déborder d’eau fraiche une assiette; un autre imite de la pluie fine. Plusieurs s’y sont adaptés et viennent se doucher sous la bruine d’une durée de 30 minutes.

    L’hiver, ce sont majoritairement des juncos ardoisés et des tourterelles tristes qui viennent casser la croûte. L’été, il y a de tout.

    ***

    Manger des oeufs qui viennent de bons amis aident à passer au travers, je pense. En effet, élever quelques poules (ou aller chercher ses oeufs chez un ami qui en a), c’est non seulement avoir ou connaître des oiseaux de compagnies, mais aussi se garantir de bons produits.

    Au final, les poules s’occupent pour vous du bon grain que vous ne pouvez plus ingérer. C’est une sorte d’échange, de troc. Vous répondez à leurs besoins avec le meilleur grain pour elles; elles répondent aux vôtres avec les meilleurs oeufs pour vous.

    Prompt rétablissement.

  4. C’est beau ton texte Caroline! S’adapter oui mets en. Moi depuis que j’ai 50 ans, j’ai des petits morceaux qui brisent après moi, et ça rouille… j’ai décidé de vivre à plein, mais faut pas que je fasse un burn out! Lol. C’est un beau texte de fraîcheur, comme la légèreté d’un oiseau justement et j’aime tellement les animaux…Merci 🙂

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